Validation nationale d’un test de dépistage sanguin du cancer du poumon
Le cancer du poumon, tous les stades confondus, a un pronostic péjoratif et les traitements médicamenteux proposés, malgré les progrès réalisés, n’améliorent le plus souvent que de quelques mois la survie des patients. Seule une chirurgie d’exérèse réalisée à un stade très précoce lorsque la tumeur est de petite taille et en l’absence d’autres localisations permet d’espérer une survie prolongée et dans certains cas une guérison. Le pourcentage de patients pouvant bénéficier d’une intervention chirurgicale est bas (environ 15%) car le cancer du poumon, longtemps asymptomatique, est souvent diagnostiqué à un stade tardif et en phase métastatique chez des patients ainsi non opérables. Un dépistage précoce de ces cancers permettrait ainsi d’augmenter le pourcentage de patients pouvant bénéficier d’une intervention chirurgicale et ainsi de voir améliorer la survie de ces patients.
Le dépistage par imagerie des cancers du poumon a été proposé par des études réalisées aux USA reposant sur la réalisation d’examen tomodensitométrique proposé dans des populations à risque de développer un cancer du poumon (sujets fortement tabagique). Ces études ont certes permis de détecter un certain nombre de nodules à l’imagerie et de faire opérer ces patients, mais l’imagerie réalisée comportait aussi un pourcentage important de faux positifs. La réalisation d’examen tomodensitométrique itératif dans le cadre d’une action de dépistage massif s’est avérée secondairement impossible à proposer du fait d’un cout non maitrisable et d’une balance bénéfice/risque défavorable (même avec des examens à faible exposition de rayon) et encore difficile à définir.
Idéalement le dépistage du cancer du poumon doit se faire sur la mise en évidence de biomarqueurs sanguins. Si plusieurs candidats biologiques ont été proposés par le passé, aucun d’entre eux n’a été retenu à ce jour et n’a fait l’objet d’une proposition de mise sur le marché, au bénéfice des cliniciens et des patients.
Parmi les patients à haut risque de développer un cancer du poumon, ceux présentant une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et un emphysème consécutifs à un tabagisme actif sévère, doivent être considérés comme étant les meilleurs candidats pour pouvoir bénéficier d’un dépistage du cancer du poumon. Ainsi, il a été très clairement démontré qu’après ajustement sur l’âge, le sexe et l’importance du tabagisme, la présence d’une BPCO était associée à un doublement du risque de cancer du poumon, et la présence d’emphysème à un risque de cancer du poumon augmenté d’un facteur 3,5. L’établissement d’un test biologique sensible et spécifique pour pouvoir dépister précocement un cancer du poumon dans ces populations à risque prend alors toute son importance. Ce test est en effet justifié par la mise en route d’une surveillance radiologique, et une intervention chirurgicale précoce en cas de détection d’un nodule permettant une amélioration considérable de la survie des patients. Comme tout test de dépistage dans le domaine de la cancérologie, ceci aura pour conséquence une diminution des couts de santé : le cout de la prise en charge rapide de la maladie à un stade initial que l’on peut guérir, évite aussi un investissement budgétaire beaucoup plus lourd dans le cadre du traitement de maladies chroniques et gravissimes.
Nous avons mis au point au CHU de Nice un test de dépistage biologique sanguin permettant de diagnostiquer précocement un cancer du poumon pour les patients à haut risque de développer un cancer du poumon. Ce test nécessite une simple prise de sang de 10 ml.
Nous souhaitons maintenant pouvoir étendre ce projet et proposer ce test de dépistage à une population de patients plus importante afin de valider définitivement nos résultats très prometteurs en déployant ce test dans plusieurs institutions d’une façon multicentrique. Ce test est une méthode d’analyse directe reposant sur le recueil des cellules cancéreuses circulantes sur des filtres et sur leur caractérisation cytomorphologique, en adoptant ainsi les critères classiques de la cytologie à visée diagnostique et carcinologique. Ce test dit test ISET (Isolation by Size of Epithelial Tumor) a déjà été utilisé, en particulier par notre équipe, pour la détection de cellules tumorales circulantes, chez des patients déjà atteint d’un cancer, notamment d’un cancer du poumon, mais c’est la première fois que ce test a été proposé comme un examen de dépistage dans une population à haut risque de développer un cancer du poumon.
Les résultats préliminaires obtenus sur une cohorte de 168 patients atteints d’une BPCO montrent que pour 5 patients, des cellules cancéreuses circulantes (cellules ayant des critères cytologiques de malignité, en appliquant les critères cytologiques conventionnels du diagnostic de malignité) étaient présentes dans le sang, alors que l’imagerie pulmonaire (tomodensitométrie) ne montrait pas de nodule (s). Le suivi évolutif de ces patients a permis de mettre en évidence plusieurs mois plus tard (entre 18 mois et 28 mois) un nodule pulmonaire apparu secondairement sur l’examen tomodensitométrique et proposer à ces patients une intervention chirurgicale permettant le diagnostic histologique d’un adénocarcinome primitif broncho-pulmonaire. Ces patients sont actuellement (suivi de 2 à 5 ans selon le patient) en rémission complète voir guérit. De façon intéressante les 163 patients pour lesquels aucune cellule cancéreuse circulante n’avait été détectée dans le sang n’ont pas développé à ce jour de nodule pulmonaire détectable sur l’imagerie. Ainsi, malgré l’échantillonnage assez réduit, ce test sanguin a dans ce premier travail une valeur prédictive de 100%. Il s’agit donc de la première étude permettant de dépister, bien longtemps avant l’apparition d’un cancer sur l’imagerie pulmonaire, un cancer pulmonaire sur un test biologique sanguin. Ces résultats, extrêmement prometteur ont toutefois été obtenu sur une cohorte assez réduite de sujets (250 patients, 168 patients avec une BPCO et 82 patients tabagiques mais sans BPCO) et sur une étude monocentrique réalisée au CHU de Nice. Afin de valider cette découverte majeure, il convient impérativement de réaliser ce test sur plusieurs centaines de patients et de proposer aussi à d’autres équipes institutionnelles de pouvoir réaliser ce travail d’une façon indépendante.
Le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier en nombre de patients par an en Europe et en particulier en France. L’incidence de ce cancer en France, en particulier chez la femme, est en augmentation constante. Hormis les campagnes de prévention anti-tabac, il convient de tout mettre en œuvre pour pouvoir dépister le plus précocement possible ce cancer du poumon, de façon à proposer un traitement chirurgical le plus efficace possible. Ainsi, pouvoir proposer un test sanguin non invasif de dépistage à une large population de patients à haut risque de faire un cancer du poumon est actuellement l’un des enjeux majeurs de l’oncologie. Nous nous proposons d’inclure dans un projet multicentrique une cohorte de 550 patients (sur la base des données de la littérature et tenant compte d’un taux de « décrochage de 10% », nous estimons qu’un total de 15-20 cancer pulmonaire seront détectés sur l’examen tomodensitométrique de référence ou lors des examens tomodensitométriques de suivi). Ce projet ayant initialement comme périmètre les BPCO et les sujets avec emphysème, en ce qui concerne la pathologie, pourrait à moyen terme s’étendre à d’autres pathologies thoraciques associées à un haut risque de développer un cancer du poumon, en particulier, les fibroses interstitielles chroniques.
Le dépistage par imagerie des cancers du poumon a été proposé par des études réalisées aux USA reposant sur la réalisation d’examen tomodensitométrique proposé dans des populations à risque de développer un cancer du poumon (sujets fortement tabagique). Ces études ont certes permis de détecter un certain nombre de nodules à l’imagerie et de faire opérer ces patients, mais l’imagerie réalisée comportait aussi un pourcentage important de faux positifs. La réalisation d’examen tomodensitométrique itératif dans le cadre d’une action de dépistage massif s’est avérée secondairement impossible à proposer du fait d’un cout non maitrisable et d’une balance bénéfice/risque défavorable (même avec des examens à faible exposition de rayon) et encore difficile à définir.
Idéalement le dépistage du cancer du poumon doit se faire sur la mise en évidence de biomarqueurs sanguins. Si plusieurs candidats biologiques ont été proposés par le passé, aucun d’entre eux n’a été retenu à ce jour et n’a fait l’objet d’une proposition de mise sur le marché, au bénéfice des cliniciens et des patients.
Parmi les patients à haut risque de développer un cancer du poumon, ceux présentant une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et un emphysème consécutifs à un tabagisme actif sévère, doivent être considérés comme étant les meilleurs candidats pour pouvoir bénéficier d’un dépistage du cancer du poumon. Ainsi, il a été très clairement démontré qu’après ajustement sur l’âge, le sexe et l’importance du tabagisme, la présence d’une BPCO était associée à un doublement du risque de cancer du poumon, et la présence d’emphysème à un risque de cancer du poumon augmenté d’un facteur 3,5. L’établissement d’un test biologique sensible et spécifique pour pouvoir dépister précocement un cancer du poumon dans ces populations à risque prend alors toute son importance. Ce test est en effet justifié par la mise en route d’une surveillance radiologique, et une intervention chirurgicale précoce en cas de détection d’un nodule permettant une amélioration considérable de la survie des patients. Comme tout test de dépistage dans le domaine de la cancérologie, ceci aura pour conséquence une diminution des couts de santé : le cout de la prise en charge rapide de la maladie à un stade initial que l’on peut guérir, évite aussi un investissement budgétaire beaucoup plus lourd dans le cadre du traitement de maladies chroniques et gravissimes.
Nous avons mis au point au CHU de Nice un test de dépistage biologique sanguin permettant de diagnostiquer précocement un cancer du poumon pour les patients à haut risque de développer un cancer du poumon. Ce test nécessite une simple prise de sang de 10 ml.
Nous souhaitons maintenant pouvoir étendre ce projet et proposer ce test de dépistage à une population de patients plus importante afin de valider définitivement nos résultats très prometteurs en déployant ce test dans plusieurs institutions d’une façon multicentrique. Ce test est une méthode d’analyse directe reposant sur le recueil des cellules cancéreuses circulantes sur des filtres et sur leur caractérisation cytomorphologique, en adoptant ainsi les critères classiques de la cytologie à visée diagnostique et carcinologique. Ce test dit test ISET (Isolation by Size of Epithelial Tumor) a déjà été utilisé, en particulier par notre équipe, pour la détection de cellules tumorales circulantes, chez des patients déjà atteint d’un cancer, notamment d’un cancer du poumon, mais c’est la première fois que ce test a été proposé comme un examen de dépistage dans une population à haut risque de développer un cancer du poumon.
Les résultats préliminaires obtenus sur une cohorte de 168 patients atteints d’une BPCO montrent que pour 5 patients, des cellules cancéreuses circulantes (cellules ayant des critères cytologiques de malignité, en appliquant les critères cytologiques conventionnels du diagnostic de malignité) étaient présentes dans le sang, alors que l’imagerie pulmonaire (tomodensitométrie) ne montrait pas de nodule (s). Le suivi évolutif de ces patients a permis de mettre en évidence plusieurs mois plus tard (entre 18 mois et 28 mois) un nodule pulmonaire apparu secondairement sur l’examen tomodensitométrique et proposer à ces patients une intervention chirurgicale permettant le diagnostic histologique d’un adénocarcinome primitif broncho-pulmonaire. Ces patients sont actuellement (suivi de 2 à 5 ans selon le patient) en rémission complète voir guérit. De façon intéressante les 163 patients pour lesquels aucune cellule cancéreuse circulante n’avait été détectée dans le sang n’ont pas développé à ce jour de nodule pulmonaire détectable sur l’imagerie. Ainsi, malgré l’échantillonnage assez réduit, ce test sanguin a dans ce premier travail une valeur prédictive de 100%. Il s’agit donc de la première étude permettant de dépister, bien longtemps avant l’apparition d’un cancer sur l’imagerie pulmonaire, un cancer pulmonaire sur un test biologique sanguin. Ces résultats, extrêmement prometteur ont toutefois été obtenu sur une cohorte assez réduite de sujets (250 patients, 168 patients avec une BPCO et 82 patients tabagiques mais sans BPCO) et sur une étude monocentrique réalisée au CHU de Nice. Afin de valider cette découverte majeure, il convient impérativement de réaliser ce test sur plusieurs centaines de patients et de proposer aussi à d’autres équipes institutionnelles de pouvoir réaliser ce travail d’une façon indépendante.
Le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier en nombre de patients par an en Europe et en particulier en France. L’incidence de ce cancer en France, en particulier chez la femme, est en augmentation constante. Hormis les campagnes de prévention anti-tabac, il convient de tout mettre en œuvre pour pouvoir dépister le plus précocement possible ce cancer du poumon, de façon à proposer un traitement chirurgical le plus efficace possible. Ainsi, pouvoir proposer un test sanguin non invasif de dépistage à une large population de patients à haut risque de faire un cancer du poumon est actuellement l’un des enjeux majeurs de l’oncologie. Nous nous proposons d’inclure dans un projet multicentrique une cohorte de 550 patients (sur la base des données de la littérature et tenant compte d’un taux de « décrochage de 10% », nous estimons qu’un total de 15-20 cancer pulmonaire seront détectés sur l’examen tomodensitométrique de référence ou lors des examens tomodensitométriques de suivi). Ce projet ayant initialement comme périmètre les BPCO et les sujets avec emphysème, en ce qui concerne la pathologie, pourrait à moyen terme s’étendre à d’autres pathologies thoraciques associées à un haut risque de développer un cancer du poumon, en particulier, les fibroses interstitielles chroniques.